Читать книгу Pouvoir de saint François de Sales. Miracles et guérisons opérés par le saint évêque, tirés du procès de sa canonisation et de pièces authentiques онлайн
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Dans les dernières années de son pontificat, le pape Innocent X, frappé de l’immense concours de peuples qui accouraient au tombeau du grand Évêque de Genève, résolut de procéder à sa béatification. Il eût été bien consolant sans doute pour le glorieux pontife, qui venait de foudroyer, d’une main, cette sombre et farouche hérésie qui resserrait les âmes et n’élargissait que l’enfer, de pouvoir glorifier et exalter, de l’autre, le vénérable prélat dont la doctrine opposée, si pleine de charmes, si riche en miséricorde, attirait et dilatait tous les cœurs. Mais c’était trop de gloire peut-être pour un seul homme, et Dieu permit que sa mort vînt suspendre le cours des informations juridiques qu’il avait ordonnées. Cet honneur était réservé à son successeur, le cardinal Fabio Chigi, élevé à la papauté en 1655, sous le nom d’Alexandre VII. Le nouvel élu connaissait mieux que personne les mérites et la sainteté de François de Sales, auquel il était déjà redevable d’un bienfait signalé. L’année qui précéda son élévation au souverain pontificat, étant en Allemagne, comme plénipotentiaire du Pape pour les négociations relatives à la paix de Munster, il fut atteint d’une maladie si grave, qu’il crut n’avoir échappé à la mort que par l’intervention miraculeuse de celui-là même qui semblait ainsi solliciter des honneurs dont il se montrait en même temps si digne. Aussi à peine rétabli, et comme témoignage de sa vive gratitude, le cardinal Chigi envoya une somme considérable à Annecy, pour aider à la reconstruction de l’église qui renfermait le tombeau du saint Évêque, ajoutant à cette riche offrande l’assurance, plus précieuse encore, qu’il contribuerait de tout son pouvoir à sa béatification, dès qu’il serait de retour à Rome. Cette promesse et les dispositions bien connues de l’illustre pontife, placé à la tête du gouvernement de l’Eglise, ne pouvaient être que l’heureux présage du décret qu’appelaient les vœux du monde catholique. L’événement ne tarda pas à justifier toutes les prévisions. Peu après, cédant plus encore aux sollicitations de son cœur qu’à celles qui lui venaient du dehors, Alexandre VII reprit les informations canoniques, interrompues par la mort de son prédécesseur. Par ses ordres, il fut enjoint aux fidèles du vaste diocèse de Genève et à ceux des pays limitrophes, de faire connaître les grâces miraculeuses qu’ils auraient obtenues par l’intercession de François de Sales, et d’en consigner la déclaration au premier monastère de la Visitation d’Annecy. Or il arriva, nous dit la vénérable Mère de Chaugy, alors supérieure, «qu’il en venait tous les jours en si