Читать книгу Le Fantôme de l'Opéra онлайн

9 страница из 43

La Sorelli, qui désirait être seule un instant pour «repasser» le compliment qu'elle devait prononcer tout à l'heure au foyer devant MM. Debienne et Poligny, avait vu avec méchante humeur toute cette foule étourdie se ruer derrière elle. Elle se retourna vers ses camarades et s'inquiéta d'un aussi tumultueux émoi. Ce fut la petite Jammes--le nez cher à Grévin, des yeux de myosotis, des joues de roses, une gorge de lis,--qui en donna la raison en trois mots, d'une voix tremblante qu'étouffait l'angoisse:

--C'est le fantôme!

Et elle ferma la porte à clef. La loge de la Sorelli était d'une élégance officielle et banale. Une psyché, un divan, une toilette et des armoires en formaient le mobilier nécessaire. Quelques gravures sur les murs, souvenirs de la mère, qui avait connu les beaux jours de l'ancien Opéra de la rue Le Peletier. Des portraits de Vestris, de Gardel, de Dupont, de Bigottini. Cette loge paraissait un palais aux gamines du corps de ballet, qui étalent logées dans des chambres communes, où elles passaient leur temps à chanter, à se disputer, à battre les coiffeurs et les habilleuses et à se payer des petits verres de cassis ou de bière, ou même de rhum jusqu'au coup de cloche de l'avertisseur.

Правообладателям