Читать книгу Serment à la constitution civile du clergé. Le serment civique et quelques documents inédits des archives vaticanes онлайн

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«Si la grande majorité des évêques et des prêtres de France refusèrent de le prêter, un certain nombre jugèrent à propos de s’y soumettre, et de ce nombre étaient M. Émery et ses sulpiciens qui espéraient pouvoir, par ce moyen, continuer auprès des fidèles le ministère sacerdotal. Ils firent d’ailleurs le serment avec des restrictions et des réserves qui donnaient à la formule un sens parfaitement orthodoxe.

«Cette concession déplut néanmoins à Rome. Le Pape Pie VI fit savoir à M. Émery que sa conduite ne pouvait être approuvée. M. Émery expliqua les motifs qui l’avaient déterminé à agir comme il avait fait; mais en fils docile et respectueux il ajouta: «Puisque la

«plupart des évêques et Notre Saint-Père répugnent

«au serment, si aujourd’hui j’avais à le faire, je ne le

«ferais point» (21 avril 1793). Le 5 octobre suivant, le Pape parla d’une manière plus explicite; il condamna formellement le petit serment, lorsqu’il impliquait l’observation des décrets de la Convention Nationale, et déclara frappés de censures ceux qui l’avaient prêté dans ces conditions. D’une façon générale, il le regarda même toujours comme douteux, remarque le P. Misermont, et le 1er avril 1794, le 26 juillet de la même année et le 22 avril 1795, il ordonna à ceux qui l’avaient prêté de se mettre en règle avec leur conscience parce que, disait-il, «dans le doute il n’est pas permis de jurer», «consulant conscientiae suae, cum in dubio jurare non liceat». Les religieuses d’Angers que le tribunal révolutionnaire avait condamnées à mort étaient donc entrées pleinement dans l’esprit de l’Église, en refusant de prêter le serment. Et cette conviction inébranlable, qui a fait leur force, fait aussi la grandeur de leur martyre.

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