Читать книгу La Fauvette. Les souvenirs de littérature contemporaine онлайн

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A ces paroles imprudentes, vingt dagues sortirent des fourreaux; un sanglant conflit allait s’élever, lorsque tout à coup les lourdes portières de damas s’écartèrent et un héraut parut.

«Son altesse le duc, messeigneurs!»

Vêtu d’un pourpoint noir, sans ornements, le duc se tenait à l’entrée de la salle; sa figure osseuse et granitique décelait une volonté de fer. Sombre et farouche, comme un moine de Zurbaran, il offrait le type de ce terrible catholicisme espagnol, qui n’a vu du christianisme que son aspect austère. D’un regard il enveloppa les assistants, et marcha droit vers Hélène, qui sentit ses genoux trembler et la parole expirer sur ses lèvres.

Don Jose Penarez prévint le duc:

«Si votre altesse, dit-il d’une voix émue, fait quelque cas de mes longs services et de mon dévouement, je la supplierai d’accorder à cette jeune fille la grâce qu’elle sollicite.»

Hélène remercia le vieux gentilhomme par un céleste et inexprimable regard et s’élança aux genoux du duc, sans pouvoir proférer d’autres paroles que: «Grâce! pour mon père, monseigneur!» Toutes ses idées, tous ses sentiments se résumaient dans ce cri poussé avec un accent fait pour émouvoir le marbre. Ses yeux noyés de larmes interrogeaient, avec une horrible anxiété, le regard fixe et glacé du représentant de l’Espagne. Ses bras serraient ses genoux qu’elle couvrait de pleurs; dans son délire, elle lui prodiguait les noms les plus sacrés,–le Castillan demeura impassible.

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