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Disons que Tigré ne connaissait pas cette fringale qui fait dévorer force souris et guetter traîtreusement les oiseaux aux chats qui n’appartiennent à personne ou à ceux que l’on affame pour en faire de bons chasseurs de la gent trotte-menu. Un moineau eût été un fin morceau pour un chat de cette espèce. Tigré était très bien élevé et très bien nourri. Il ne faisait dans les greniers et sur les toits que des promenades de pur agrément.

Le jour où notre Pierrot se crut la proie du gros chat à la pelisse jaune, rayée de noir, était celui où ses père et mère l’avaient jugé suffisamment élevé pour se tirer d’affaire tout seul. En donnant la volée à la première nichée du printemps, les époux-moineaux étaient allés vaquer à d’autres soins. Il est même probable qu’ils s’accordaient entre temps un petit voyage de plaisir.

Pierrot fut bien étonné de se trouver tout à coup sur les genoux, puis dans la douce main d’une jeune fille qu’il n’osa pas regarder tout d’abord. Quand le courage lui vint de fixer sur elle ses petits yeux brillants, il la trouva très jolie, mais trop pâle. Elle disait mère à une femme vêtue de noir, qui, debout derrière sa chaise, démêlait sa longue chevelure brune, à reflets d’or.

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