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L’enseignement professionnel est en voie d’orgasation, mais son installation demandera beaucoup de temps et d’argent. C’est seulement une infime minorité parmi nos travailleurs qui pourra en bénéficier dans les grandes villes. Ses bienfaits ne pourront pas, d’ici longtemps, parvenir jusqu’au grand peuple des ouvriers déjà vieillis dans le métier et disséminés de tous côtés au fond de nos provinces.
Pour eux, il n’y a qu’un recours: le livre, le livre bien fait, qu’on a toujours sous la main, qui-est toujours prêt à répondre, qui a prévu toutes les difficultés et sait les résoudre d’une façon claire, le livre abondamment illustré qui montre le maniement de chaque outil, expose les tours de main, le livre qui joint à un savoir solide le savoir-faire qui est tout aussi indispensable.
C’est ce livre que la Bibliothèque professionnelle offre à tous les travailleurs.
Chacun des 150 volumes qui composent cette Encyclopédie du travail national a été écrit par un spécialiste. Mais ce spécialiste ne s’est pas borné à travailler dans son cabinet et sur les livrés: il s’honore d’avoir pratiqué lui-même et pendant de longues années le travail qu’il enseigne maintenant à ses jeunes camarades. Les ingénieurs, les chefs d’atelier, les professeurs qui ont mis dans ces petits livres le meilleur de leur expérience ont manié les outils dont ils parlent; ils ont eux-mêmes frappé sur l’enclume, charpenté ou menuisé le bois, ajusté des pièces ou conduit des machines. Quels que soient leurs titres, le nom qui leur convient le mieux, c’est encore celui de «maître-ouvrier».