Читать книгу Marcel Proust, an English Tribute. The Portrait of the Man written by the People Who Knew him the Best онлайн

19 страница из 25

Quand je rentrai, le concierge de l’hôtel me remit une lettre de deuil où faisaient part le marquis et la marquise de Gonneville, le vicomte et la vicomtesse d’Amfreville, le comte et la comtesse de Berneville, le marquis et la marquise de Graincourt, le comte d’Amenoncourt, la comtesse de Maineville, le comte et la comtesse de Franquetot, la comtesse de Chaverny née d’Aigleville, et de laquelle je compris enfin pourquoi elle m’était envoyée quand je reconnus les noms de la marquise de Cambremer née du Mesnil la Guichard, du marquis et de la marquise de Cambremer, et que je vis que la morte, une cousine des Cambremer, s’appelait Éléonore-Euphrasie-Humbertine de Cambremer, comtesse de Criquetot. Dans toute l’étendue de cette famille provinciale dont le dénombrement remplissait des lignes fines et serrées, pas un bourgeois, et d’ailleurs pas un titre connu, mais tout le ban et l’arrière-ban des nobles de la région qui faisaient chanter leurs noms—ceux de tous les lieux intéressants du pays—aux joyeux finales en ville, en court, parfois plus sourdes (en tot). Habillés des tuiles de leur château ou du crépi de leur église, la tête branlante dépassant à peine la voûte ou le corps-de-logis et seulement pour se coiffer du lanternon normand ou des colombages du toit en poivrière, ils avaient l’air d’avoir sonné le rassemblement de tous les jolis villages échelonnés ou dispersés à cinquante lieues à la ronde et de les avoir disposés en formation serrée, sans une lacune, sans un intrus, dans le damier compact et rectangulaire de l’aristocratique lettre bordée de noir.

Правообладателям