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C’est en sortant de cette gorge étroite que le Giffre, ayant reçu le Risse (rive droite), fait un coude vers le sud-est, longe le versant oriental du Môle et va rejoindre l’Arve au-dessus de Bonneville, à Marignier, en face de Vougy.

Son cours, à partir de Sixt, est d’environ 5o kilomètres.

Les défilés rocheux qu’il traverse en aval de Sixt et de Mieussy n’ont pas encore été rendus accessibles, comme les gorges de la Diozas, sa voisine (affluent de l’Arve à Servoz), et celles du Fier, en aval d’Annecy, pourvues de galeries de bois accrochées aux parois rocheuses, à l’instar du Trient, de la Tamina et des «klamms» du Tyrol. Mais, s’il est impossible de les parcourir, il est facile d’en mesurer la profondeur et d’en apprécier la sauvage beauté.

Entre ces deux fissures, le Giffre a formé autrefois un lac allongé, de Notre-Dame-de-Grâce à Mieussy.

Au-dessus des Tines et de la réunion des deux Giffres, l’intéressante vallée de Sixt est également une cuvette lacustre qui trouva son écoulement par la crevasse, comme le lac inférieur par celle de la Serraz. Tout indique, en ce curieux repli du massif alpin, la présence des eaux à une époque très voisine de la nôtre. Les premières traces d’habitation à Sixt ne remontent point au-delà du Xe siècle. 11 est probable que l’émersion du sol, le long du thalweg, ne fut guère antérieur. Comme révolution naturelle, c’est de la dernière modernité. «La nature qui avait formé ces lacs — dit Elisée Reclus — s’est servie de la même cause pour les détruire: les torrents avaient rempli les bassins; ils les ont vidés plus tard en rongeant les parois inférieures.»

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