Читать книгу Souvenir de Mme Marguerite François 1885-1914 онлайн

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Dans mon souvenir, elle a toujours vécu comme une femme rare, elle était quelqu’un... Je n’ai pas eu le bonheur de la connaître de bien près; mais elle avait autour d’elle une atmosphère à elle, un intérieur des plus harmonieux, une façon charmante de vous recevoir, elle venait avec un cœur plein d’affection. Et son regard vous disait quelle était vaillante, énergique, intelligente au plus haut degré. Je la regrette comme j’ai rarement regretté une femme...

D’une note lue par ses amies à une réunion de jeunes femmes, à Morges, en mars 1915:

... Elle était avant tout une vivante au cœur ardent et passionné ; elle avait une intuition de l’âme des autres qui vous rapprochait d’elle tout de suite; elle cherchait à vous comprendre jusque dans les détails. On ne pouvait la rencontrer, ne fût-ce qu’un instant, sans se sentir immédiatement soulevé au contact de sa personnalité...

Cette existence très courte nous laisse d’un côté la douloureuse impression de quelque chose d’inachevé. Elle semblait si indispensable à ses bien-aimés! Et pourtant, en contemplant cette vie, en voyant les témoignages innombrables qui lui sont rendus, toute la plénitude à laquelle elle était parvenue, la beauté très pure qui en rayonne et qui nous enveloppe, on pense à ces mots: «Mourir, ce n’est pas cesser d’être, c’est cesser d’apparaître.»

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