Читать книгу La Fauvette. Les souvenirs de littérature contemporaine онлайн
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–Amen! mon père, fit le duc avec reconnaissance.»
La messe de minuit commençait.
L’église où allait se passer le dernier acte de ce drame était, par sa nature, très favorable aux desseins des conjurés. Quelques lampes jetaient leur terne et fumeuse lumière sur les rares chrétiens agenouillés sur les marbres tumulaires du chœur. Les ailes de l’église, plongées dans la plus complète obscurité, permettaient à peine de distinguer un ami d’un ennemi. Au dehors, le ciel s’était assombri, et de larges nuages avaient jeté leurs mornes crêpes sur la lune naguère si coquette et si blanche. De sourdes raffales de vent éveillaient toutes les voix du vieux cloître, et prêtaient des murmures et des gémissements à la pierre, aux arbres. On eût dit que l’aile de quelque gigantesque démon s’était interposé, entre le ciel et la terre, pour lui cacher le sanglant sacrilége qui allait souiller la maison du Seigneur. Au dedans, la voix des moines chantait, lente et solennelle, le septième psaume, et le duc se sentit frémir à ces paroles qui semblaient être un averlissement d’en-haut.