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Victor JOLY.

VENISE.

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GONDOLIER! à Venise.–O ville enchanteresse,

Enfin je l’aperçois! Venise, une déesse

A, d’un coup de baguette, élevé sur les mers

Tes châteaux élégants, ton magique univers!

Au détroit de Sicile, on prétend que Morgane,

Déroulant tout à coup sa cité diaphane,

Y sème de ses dons le vaporeux trésor,

Sur un sol transparent jette des temples d’or,

Puis de leurs toits vermeils dissipe le prodige;

Mais toi, réalisant ce merveilleux prestige,

Tu montres, tous les jours, comme dans leurs berceaux,

Tes palais endormis sur l’abîme des eaux.

Quel amant de tes nuits n’a béni le silence,

De tes chemins flottants la discrète indolence!

Oui, quand l’astre du soir viendra, du haut des cieux,

Sur le miroir bruni des flots capricieux

De vingt îles d’argent semer l’éclat mobile,

Navigateur sans crainte, et pourtant inhabile,

J’irai, le luth en main, sur un canot furtif,

Tenter cet archipel brillant et fugitif,

Et de mes longs plaisirs savourant l’ambroisie,

M’enivrer de bonheur, d’amour, de poésie.

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