Читать книгу La Fauvette. Les souvenirs de littérature contemporaine онлайн
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Alors, dans l’ombre, eut lieu une de ces atroces et sourdes boucheries où les armes deviennent inutiles, où l’on s’étreint avec des étreintes de tigre, où les ongles et les dents remplacent la dague et l’épée. Toutefois, la hache des confédérés faisait merveille, et ne se relevait que sanglante; la tuerie s’arrêta enfin devant un groupe de cavaliers espagnols défendant avec acharnement la porte d’un cloître, seul endroit où la retraite fût possible, les autres issues ayant été closes par les conjurés. Les dagues luisaient dans l’ombre comme des éclairs sanglants; les haches s’ouvraient sourdement un passage à travers les crânes; les cris des blessés, des mourants, tombant dans les ténèbres, sur les dalles funéraires; les houras des confédérés et des 2 Castillans, tout faisait de cette scène un tableau infernal. Attaché à don Fernand depuis le commencement du combat, Henri l’avait frappé d’un formidable coup de dague en pleine poitrine; le duc avait fléchi un moment sous la puissance de l’atteinte, mais la lame, rencontrant une cotte de mailles que recouvrait son pourpoint, s’était faussée dans la main du jeune homme. Déçu dans sa soif de vengeance, il se précipita sur son ennemi pour le saisir corps à corps, lorsque la lune, qui avait prêté quelques pâles rayons au combat, se couvrit d’un nuage.