Читать книгу Traité d'équitation. L'art de l'écuyer, les exercices à cheval, la manière d'emboucher les chevaux, de les soigner онлайн
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Il y a deux choses à observer dans un cheval de guerre: ses propres qualités, et les règles que l’on doit mettre en usage pour le dresser.
Un cheval destiné pour la guerre doit être de médiocre stature, c’est-à-dire de quatre pieds neuf à dix pouces de hauteur, qui est celle qu’on demande en France dans presque tous les corps de cavalerie. Il faut qu’il ait la bouche bonne, la tête assurée, et qu’il soit léger à la main. Ceux qui cherchent dans un cheval de guerre un appui à pleine main se trompent, parce que la lassitude le fait peser et appuyer sur son mors. Il doit être de bonne nature, sage, fidèle, hardi, nerveux, d’une force pourtant qui ne soit pas incommode au cavalier, mais liante et souple; il faut qu’il ait l’éperon fin et les hanches bonnes, pour pouvoir partir et repartir vivement, et être ferme et aisé à l’arrêt; il ne doit être aucunement vicieux ni ombrageux; car quand même il aurait d’ailleurs assez de force et qu’on l’aurait rendu obéissant, il arrive souvent qu’après quelques jours de repos, ou par la faute de quelque mauvaise main, il retombe dans son vice. Comme il faut toujours être en garde envers ces sortes de chevaux, ils ne sont bons qu’à être confinés dans un manége; car ce serait trop que d’avoir son ennemi à combattre et son cheval à corriger. Le vice le plus dangereux que puisse avoir un cheval de guerre, est celui de mordre, et de se jeter sur les autres chevaux, parce que, dans un combat où il est animé, on ne peut lui ôter ce défaut.