Читать книгу Nouveaux Contes pour les enfants онлайн
18 страница из 25
A la longue, Pierrot aurait cependant pris de l’ennui dans cette retraite obscure. Pour le moment il était fatigué et se reposait doucement. Il ne voyait rien, mais il entendait tout ce qui se passait dans le bureau plein de monde, et cela ne manquait pas de l’intéresser. Félix n’y restait pas longtemps de suite, tout le jour se passait à porter des dépêches dans le quartier. Le cercle de ses courses était très étendu. Ses jambes travaillaient ferme.
VI
ssss1
Sur le chapitre de ces petits papiers bleus qu’il distribue ainsi, à droite, à gauche, dans les plus belles et luxueuses maisons comme quelquefois dans la demeure du pauvre, le petit employé au télégraphe est aussi ignorant que son oiseau. Il porte avec lui joie ou douleur, grande ou petite nouvelle, des messages qui arrivent d’au-delà des mers, ou seulement de Paris et de France. La dépêche remise, il ne s’arrête même pas pour en voir l’effet sur les visages. Il n’éprouve aucune curiosité à cet égard.. Lui parti, il ne sait pas si la main a tremblé de joyeuse impatience ou d’appréhension douloureuse, si elle a hésité avant de briser la frêle fermeture. Peut-être était-ce la ruine, peut-être la fortune, le deuil cruel ou l’annonce d’un heureux revoir. Peut-être seulement la chose la plus indifférente du monde, chez ceux qui se payent le télégraphe pour des riens.