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C’était la casquette d’un jeune employé au télégraphe, garçon d’une douzaine d’années. Très adroit, il glisse doucement la main sous son couvre-chef et saisit sa capture.

Pierrot fit entendre un piaulement plaintif qui voulait dire:

— Hélas! hélas!

La dame avait assisté à l’événement. Elle dit au jeune porteur de dépêches:

— Quand il saura voler tout seul, donne-lui la liberté. Alors tu n’auras fait qu’une bonne action.

Le garçon, qui s’appelait Félix, leva vers elle un si bon regard que la dame s’en alla toute rassurée sur le sort du petit oiseau, encore si faible et si dépendant.

Félix rentrait chez lui pour déjeuner. Heureuse coïncidence pour Pierrot, que dévorait de nouveau une faim de loup, et qui ne demandait qu’à ouvrir le bec! Son ambition du côté de la liberté se trouvait singulièrement contrariée par l’avidité insatiable de son estomac, autant que par les circonstances.

Il se vit tout à coup le convive d’une table plus garnie d’enfants que de plats. Un seul fricot, mais abondant. La mère le servait à pleine cuillerée à sa famille nombreuse et bruyante. Pas un ne manquait, depuis la toute petite fille qui gardait encore le logis près du jupon maternel, jusqu’au grand frère qui accompagnait le père à l’atelier. Tous étaient d’aimable humeur, contents de retrouver de bons parents, tous voulaient raconter à la fois les incidents de la matinée.

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