Читать книгу Bataille d'âmes онлайн
74 страница из 113
--Nous allons passer quelques heures agréables à la pêche, j'adore ça; le poisson, c'est un régal!
--Pêchons, goret, cochon, cochon,
La vie en l'eau, la mort en vin.
répondit Bancalou, qui avait un proverbe à mettre partout.
--Que diable bredouilles-tu là? Tu ne t'es donc pas corrigé de ta manie? fit Zidore.
Ils arrivaient sur une hauteur d'où le regard embrassait une superbe étendue de champs moissonnés et de pâturages, où les bêtes à cornes faisaient des taches mouvantes, et la petite rivière traversait, en se repliant toujours comme un serpent, cette campagne fertile. Zidore dit à son compagnon.
--Vois-tu, là-bas, à droite, tout près d'un bouquet de sapins, deux maisons, l'une à pignons rouges et l'autre blanche avec aussi en arrière, deux granges?...
--Oui, oui... le père Jérôme Duquet demeurait dans ce canton-là autrefois. J'ai saccagé ses pommiers en passant le soir, quand je travaillais aux récoltes chez Maxime Dufour. Il était mon fournisseur. Je lui vendais les pépins comme une grande rareté. Le bonhomme les semait dans des pots et passait des heures à regarder pousser les pommiers du paradis terrestre. J'appelais mes pépins les pépins d'Ève.