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Quan en l’esmentada dedicatòria Au lecteur Montaigne expressa la seva voluntat d’escriure a partir del que podria aprendre d’aquelles nacions acabades de descobrir al Nou Món, pren partit per una idea d’alteritat que tenia molt més a veure amb el nostre present que amb el del segle XVI.

C’est icy un livre de bonne foi, lecteur. Il t’advertit dès l’entrée, que je ne m’y suis proposé aucune fin, que domestique et privée. Je n’y ay nulle consideration de ton service, ny de ma glorie. Mes forces ne sont pas capables d’un tel dessein. Je l’ay voué à la commodité particulière de mes parens et amis: à ce que m’ayant perdu (ce qu’ils ont à faire bien tost) ils y puissent retrouver aucuns traits de mes conditions et humeurs, et par ce moyen ils nourrissent plus entiere et plus vifve, la connoissance qu’ils ont eu de moy. Si c’eust esté pour rechercher la faveur du monde, je me fusse mieux paré et me presanterois en une marche estudiée. Je veus qu’on my voie ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice: car c’est moy que je peins. Mes defauts s’y liront au vif, et ma forme naïfve, autant que la reverence publique me l’a permis. Que si j’eusse esté entre ces nations qu’on dict vivre encore sous la douce liberté des premieres loix de nature, je t’asseure que je m’y fusse tres-volontiers peint tout entier, et tout nud. Ainsí, lecteur, je suis moymesmes la matiere de mon livre: c’est n’est pas raison que tu employes ton loysir en un subject si frivole et si vain. A Dieu donq, de Montaigne, ce premier de Mars mille cinq cens quatre vingts. (Montaigne 1988: 2)

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