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C’est par Lameth que débute la galerie des bustes, dans le numéro 78 de la Caricature, le 26 avril 1832. «Charles de Lameth, nous dit Champfleury, avait fait en 1789 une rude guerre à la royauté et à la noblesse, qu’il confondait sous la dénomination d’attirail aristocratique.
Lameth, en 1832, est un ennemi acharné des institutions républicaines qui hurlent de se trouver accouplées au mot royauté. Il défend avec emportement les prérogatives monarchiques, attaque la liberté de la presse et se constitue le champion des dotation des pairs.» Chez ce vieillard versatile, Daumier a vu surtout un visage déformé d’où l’intelligence paraît s’être retirée: «Le pouce du dessinateur est entré dans les chairs comme dans une vieille pomme cuite. L’exagération de la laideur par un crayon brutal comme un coup de poing, fait penser aux croquis de Delacroix d’après les médailles antiques.»
Après Lameth, Daumier s’est attaqué à Persil, magistrat austère, au visage taillé par plans anguleux, au nez effilé, tranchant; il a représenté «Dupin, le crâne sinueux, les cheveux drus et ras, des lunettes rondes sur son nez qui s’aplatit pour laisser avancer une bouche simiesque» (Jules Claretie), le maréchal Soult, vieillard momifié, D’Argoût pointant son nez interminable et sa cravate empesée.