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Dans la même suite, voici Vieux-Niais, Viennet, sublime et sombre, absorbé dans son génie, le général Sébastiani, solennel et médiocre, Royer-Collard, pauvre grand homme, empêtré dans son habit, l’amiral de Rigny, le vainqueur de Navarin, alerte et affairé. Puis ce sont les grands bourgeois, solides et épais: Pot-de-Naz, Podenas, ample, retors, content de lui; Fulchiron, décharné et austère, Arlépaire, Harlé père, correct et cacochyme, Odieux, Odier, solennel comme un appariteur, Dudessert, Delessert, pataud et informe, Prunelle, hirsute et négligé ; les personnages qui portent beau: l’agent de change Baillot, le brillant Jollivet et Kératry, sémillant, obséquieux, le sourire fait homme. D’Argout, abrité derrière son nez immense, pose pour la galerie et Etienne incarne la béatitude timorée du Constitutionnel.

Le dessin traduit avec fidélité les intentions de l’artiste. Le trait est gros, le modelé vigoureux. L’effet, toutefois, paraît un peu gris, un peu menu, par comparaison avec les œuvres qui vont suivre. Daumier, à cette époque, s’inspire peut-être du dessin de Decamps, il en poursuit les noirs intenses, les reliefs vigoureux; il sait se défendre contre ce qu’il y a d’artificiel, de cuisiné dans le crayon de son aîné.

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