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Le dessin de Daumier est, à ce moment, mou et gris, fort hésitant. Les formes ont une fausse ampleur. Cependant il a campé son héros et groupé la scène non sans bonheur. La colonne Vendôme est désignée d’une façon sommaire et expressive. Le petit coin de foule entrevu indique, surtout, le germe de puissantes qualités.

1. — MONSEIGNEUR, S’ILS PERSISTENT...

( LITHOGRAPHIE PARUE CHEZ AUBERT, 1831)

PHOT. LEMARE


II. — CHARLES DE LAMETH (1832)

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(H. et D., 111)

Dès 1832, le véritable Daumier se révèle. Désormais sa pensée est à lui et, en quelques bonds, elle va s’élever jusqu’au génie. Son dessin commence à se constituer. L’artiste observe avec intensité, il traduit avec insistance. Bonne ou mauvaise, car il est et demeurera terriblement inégal, l’image s’affirme toujours impérieuse.

Entré à la Caricature en 1832, il se signale d’abord par un dessin où il avait groupé des portraits politiques: les Masques de 1831. Philipon qui conduisait la Caricature avec une verve et un acharnement extraordinaires et qui excellait à entraîner ses collaborateurs, devine, chez Daumier, des aptitudes de portraitiste, et il l’invite à dessiner une suite de portraits-charge qui seront accompagnés d’armes parlantes et de devises. Philipon compose, lui-même, les armoiries avec une ingénieuse méchanceté. Daumier, de la tribune des journalistes ou du prétoire, étudie d’abord ses victimes. Rentré dans son atelier, avant de prendre ses crayons, il modèle en terre glaise, les physionomies qu’il a examinées. Ces maquettes conservées dans la famille Philipon ont été, pour la plupart, reproduites dans l’Art et les Artistes, en 1905, pour illustrer un article de M. Geffroy. Ce sont de remarquables et expressives ébauches. Elles constituent à l’artiste un arsenal pour la série présente et pour l’avenir.

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