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Ses premières œuvres témoignent de son enthousiasme républicain, de ses haines anticléricales, sentiments qui demeurèrent chez lui toujours vivaces. Il imite tous ceux qui, plus âgés que lui, mènent le même combat. Il emprunte d’abord à Charlet puis il s’inspire, tour à tour, de l’imagination ou du crayon de Decamps, de Traviès, d’Henri Monnier ou de Grandville. Le GARGANTUA ressemble à un très médiocre Grandville.

La lithographie que nous reproduisons ici peut donner idée de ces tâtonnements. Elle parut, en feuille isolée, chez le célèbre éditeur de lithographies, Aubert. L’incident qui l’a provoquée est bien connu. En mai 1831, des manifestations s’étaient produites, plusieurs jours de suite, au pied de la colonne Vendôme. Le gouvernement craignait qu’elles ne vinssent à dégénérer en émeute. Le 5 mai, le général Mouton, comte Lobau, imagina, pour disperser la foule, de l’arroser avec des pompes à incendie. Le moyen était spirituel et, à tout prendre, inoffensif et humain; mais cette «exécution grotesque et méprisante, montrait bien, comme le fait remarquer M. Thureau-Dangin, que le gouvernement ne se croyait plus obligé de traiter l’émeute avec déférence». L’opposition fut furieuse, elle rejeta le ridicule sur le défenseur de l’ordre et Lobau qui avait reçu à la suite de cet exploit, le bâton de maréchal, fut couvert de railleries inépuisables et faciles. La seringue des apothicaires désigna désormais aux rires celui que Daumier avait baptisé «Lancelot de Tricanule».

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