Читать книгу La Fauvette. Les souvenirs de littérature contemporaine онлайн
32 страница из 51
Elle sonna et commanda, pour le lendemain, un costume oriental complet. Alors, que ce fut riche et somptueux ce qui se présenta pour sa parure! Voici les voiles, les cachemires où se sont usées les vies de tant d’hommes, où l’industrie a mis son âme et le travail, ses bras; voici les pierreries pour lesquelles, dans le sein des mines et de l’Océan, ont été essuyés tant de fatigues et de dangers. A voir tous les ornements, tous les trésors qu’une femme accumule sur elle dans une heure de fête, il semble qu’on l’entende dire: «Je voudrais que toutes «les richesses du monde fussent une seule perle pour «m’en parer.»
La sœur de Léonie, la jolie Marylla, qui venait de prendre sa dix-huitième année, et une jeune femme de chambre l’aidaient dans sa toilette. Si la belle sultane eût été moins absorbée par l’importance du costume qu’elle revêtait et les tendres pressentiments qui s’emparaient déjà de son âme, elle eût facilement remarqué le trouble et la tristesse qui, dans ce moment, comme dans les jours précédents, régnaient sur le visage de sa sœur, de cette enfant moins occupée en cherchant elle-même dans les cartons et les écrins, à composer la toilette orientale, qu’à cacher les soucis de son jeune front.