Читать книгу La Fauvette. Les souvenirs de littérature contemporaine онлайн
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La surprise et le bonheur qu’il avait éprouvés en voyant Léonie pour ainsi dire parée de ses couleurs, acceptant son amour et semblant y répondre, redoublaient sa grâce parfaite et les mille charmes de son esprit.
Toute la nuit, il ne fut occupé que d’elle et de Marylla.
La maîtresse du lieu ayant imaginé, ce soir-là, de substituer aux bouquets placés dans des corbeilles pour être offerts aux danseuses, des fleurs isolées, mais d’une rareté et d’une fraîcheur si parfaite, que chacune valait seule le plus riche bouquet, Valter trouva dans les vases deux camélias absolument pareils, et les offrit aux deux sœurs. Lorsque Marylla reçut le sien, sa main tremblait, et elle pâlit légèrement. Déjà coiffée d’une guirlande de camélia, cette fleur, placée à son corsage, complétait sa parure, comme l’amour de celui qui l’offrait eût complété son âme: cette jeune âme tendre, timide à son épanouissement, et souffrante de rester ainsi faible et penchée, sans appui.
A la fin du bal, Valter ne quitta presque plus Léonie. Les mères, les maris placés au jeu, ou légèrement assoupis par l’heure avancée, laissaient un peu reposer la surveillance publique: à chaque quadrille, à chaque figure, il sollicitait un entretien imploré depuis longtemps, et toujours en vain. Léonie résistait encore. Mais à voir tout le monde admirer cet homme qu’elle admirait tant elle-même, la séduction devint trop forte; au moment où elle allait le quitter, elle répondit à son dernier regard, plus suppliant que les autres: