Читать книгу Au pays des féeries. Quarante contes empruntés au domaine du merveilleux онлайн

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Le prince obéit, et, comme il entrait dans la cour du château, il voit venir à lui une charmante dame qui lui dit: — Au nom du ciel, comment t’es-tu introduit ici? Ta mort est certaine, si le géant t’aperçoit. — Diable! répond le fils du roi, mauvaise affaire, je le reconnais; mais pourquoi ne prendrais-je pas tout d’abord le temps de délivrer mes frères avec leurs fiancées, et même, si tu ne t’y opposes pas, celui de tuer le géant? — Oh! pour cela, impossible! répliqua la princesse. Il n’a point le cœur dans la poitrine.

Au même moment, on entendit un bruit de pas grinçants et pesants. — Vite! dit la dame. Entre ici, cache-toi sous le lit, et ne bouge pas!

Le prince fit ce qu’on lui commandait. Quand le géant fut dans la chambre et se fut assis, il se mit à flairer l’air en disant: — Tiens, ça sent ici la viande de chrétien! — Eh! c’est toi-même que tu sens, repartit la dame. Dis-moi plutôt où se trouve ton cœur. — Qu’est-ce que cela te fait? commença par s’écrier le géant.

Mais la princesse eut recours à tant de bonnes paroles, elle pria avec tant d’insistance le géant de lui dire où était son cœur, que l’autre finit par répondre: — Mon cœur, eh bien! puisque tu tiens à le savoir, il est sous le seuil de la porte.

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