Читать книгу Au pays des féeries. Quarante contes empruntés au domaine du merveilleux онлайн

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Quand sa nouvelle mère parut au logis, l’enfant se dit: — Enfin, je vais recommencer mes promenades au grand air, par les jolis chemins où il pousse tant de belles fleurs, et où l’on voit tant de gens en toilette!

La pauvrette habitait une petite rue étroite, où le soleil ne pénétrait que rarement; tout au plus, en montant sur l’appui de la croisée, apercevait-on un petit pan de ciel bleu, large comme un mouchoir.

La nouvelle mère en effet ne manqua pas de sortir journellement, dans la matinée et l’après-midi, et, chaque fois, elle revêtait une robe magnifique, bien plus belle que toutes celles qu’avait eues l’autre mère; mais jamais elle n’emmenait la fillette.

Un jour enfin cette dernière, s’armant de courage, supplia instamment sa belle-mère de l’emmener. Mais celle-ci refusa tout net en disant: — Y songes-tu? Que diraient les gens, s’ils me voyaient avec toi! Ne sais-tu pas que tu es toute contrefaite? Les enfants bossus ne se promènent pas; ils doivent rester à la maison.

La fillette ne répondit rien; mais sitôt que sa mère fut sortie, elle monta sur une chaise et se contempla au miroir. C’était bien vrai! elle était bossue, très bossue! Elle se remit alors à la fenêtre, et, tout en regardant dans la rue, elle pensait à sa bonne mère d’autrefois qui, chaque jour, lui faisait prendre l’air. Puis, revenant à sa bosse: — Que peut-il bien y avoir là-dedans? se disait-elle. Il faut pourtant qu’il y ait quelque chose dans une bosse comme celle-là !

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