Читать книгу Au pays des féeries. Quarante contes empruntés au domaine du merveilleux онлайн
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On pense si le mari se mit en colère contre sa femme. — Tu ne peux donc pas tenir ta langue? — s’écria-t-il; et il ajouta, sans plus y penser, lui-même: «Je voudrais que tu eusses ce saucisson pendu au bout du nez! — Il n’avait pas achevé de parler que le saucisson était au bout du nez de sa moitié, et s’y balançait comme un appendice naturel de l’organe.
Que résoudre? L’embarras des pauvres époux était grand. Ils venaient de faire étourdiment, et sans le vouloir, deux vœux qui ne leur avaient rien rapporté. Pas un denier de surcroît dans leur bourse! Pas un sac de blé en plus dans leur grange! Rien qu’un méchant bout de saucisson, et encore mal placé.
Il leur restait, il est vrai, la ressource d’un troisième souhait. Ils pouvaient demander la richesse. Oui, mais la richesse ne suffit pas à faire le bonheur quand on a le cartilage nasal enjolivé d’un morceau de charcuterie. Bon gré, mal gré, le couple imprudent dut donc prier la fée de la montagne de débarrasser la maîtresse du logis de l’objet qui la gênait tant. Le vœu fut incontinent exaucé, et les pauvrets se retrouvèrent comme auparavant, avec un peu d’expérience en plus, dont ils pouvaient profiter par la suite; seulement, la bonne fée aux souhaits ne leur en fournit pas l’occasion, attendu qu’elle ne reparut jamais.