Читать книгу Au pays des féeries. Quarante contes empruntés au domaine du merveilleux онлайн

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Quelque temps après, une petite fille étant apparue au logis, la magicienne survint aussitôt, emporta l’enfant et lui donna le nom de Raiponce.

Raiponce était la plus charmante créature qu’il y eût sous le soleil. Lorsqu’elle eut atteint sa quinzième année, la magicienne se dit que quelqu’un pourrait bien la lui venir enlever, et alors elle l’enferma dans une tour qui se dressait solitaire au milieu d’une forêt, et qui n’avait ni porte ni escalier. Tout en haut seulement était percée une petite fenêtre. Quand la magicienne voulait y entrer, elle se plaçait sous la lucarne, et criait: — Raiponce, tends-moi tes cheveux. — La belle enfant dénouait aussitôt sa tresse, l’attachait à un crochet de la fenêtre, et laissait pendre de vingt aunes au dehors sa magnifique chevelure dorée, à même laquelle grimpait la magicienne.

Or, un jour, le fils du roi étant venu à passer devant la tour, en ouït sortir de si doux accents, qu’il s’arrêta pour les écouter. C’était Raiponce qui chantait pour charmer les ennuis de sa solitude. Le fils du roi voulut monter jusqu’à elle; mais, ne trouvant pas de porte à la tour, il fut obligé de retourner; chez lui. Néanmoins la douce voix lui avait remué le cœur à tel point, qu’il ne manqua pas un seul jour de se rendre à la forêt pour l’écouter.

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