Читать книгу Au pays des féeries. Quarante contes empruntés au domaine du merveilleux онлайн

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Le jour suivant, quand la magicienne revint voir Raiponce, celle-ci lui dit ingénument: — Marraine, comment se fait-il que tu éprouves tant de peine à monter jusqu’ici? Le fils du roi est autrement leste que toi! — Ah! coquine! s’écria la magicienne, tu m’en apprends de belles! Je voulais te séparer du monde entier, et voilà que tu te joues de moi et que des jeunes gens ont accès dans cette tour! Attends un peu!

Dans sa colère, elle saisit Raiponce par ses beaux cheveux, et, cric, crac, les lui coupa net. Ensuite elle emporta la charmante enfant au fond d’un désert, où elle la laissa dénuée de tout; puis, revenant à la tour, elle attacha la chevelure de Raiponce au crochet habituel de la fenêtre. Quand le prince arriva le soir avec son échelle de corde, il cria: — Raiponce, tends-moi tes cheveux. — La tresse de se dérouler aussitôt, et le fils du roi de grimper à la tour. Mais, qui le reçut? Ce fut la magicienne qui, l’air courroucé et d’une voix moqueuse, lui cria brutalement: — Je sais ce que tu viens chercher, c’est Raiponce; mais l’oiseau s’est envolé du nid, et il est perdu pour toi à jamais! — A ce mot, le fils du roi fut saisi d’une telle douleur qu’il se précipita en bas de la tour et se creva les yeux aux épines d’un buisson.

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