Читать книгу L'Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon. Compte rendu, discours, mémoires divers онлайн
63 страница из 121
Nous sommes loin, heureusement, des passions qui ont amené leur suppression à la fin du siècle dernier; les pouvoirs publics les favorisent et les encouragent. L’Institut de France est devenu le corps le plus respecté, le plus haut placé dans l’estime publique, et les gens qui se posent en ennemis de toute supériorité ont toujours respecté celle-là.
Un courant contraire vînt-il à se manifester, qu’il constituerait le meilleur argument en faveur du maintien des Académies, qui ont pour premier résultat de grouper des esprits distingués, quoique très divers, et de les unir sur le terrain neutre de la science, de la littérature et de l’art. C’est sur ce terrain qu’aimeront toujours à se rencontrer les esprits élevés qui se sont voués à la culture de la science pure et désintéressée.
C’est dans le travail en commun que les divergences s’effacent, que les difficultés s’aplanissent et que les esprits les plus divers trouvent le moyen de s’unir et de s’associer pour la poursuite de l’Idéal.
Ne craignons donc rien pour l’avenir des Académies. Plus la foule entraînée vers le culte des intérêts matériels semblerait s’éloigner d’elles, plus elles deviendraient nécessaires; plus elles attireraient l’élite qui pense, qui travaille, et qui met les joies intellectuelles et les jouissances morales au-dessus des plaisirs des sens et des satisfactions matérielles.