Читать книгу Une saison aux eaux de St Gervais онлайн

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Erreur! ce n’était que le mugissement du torrent imitant, de la façon la plus complète, le bruit de la pluie, comme tu pourras en juger toi-même. Quand j’ouvris, en tremblant, ma persienne sur la galerie du corps-de-logis central, et du côté de la cour d’arrivée, il n’y avait pas un nuage au ciel, pas un souffle menaçant n’agitait les mille nuances de verdure des deux versans où, parmi les massifs épais, les sapins mêlent leurs franges noires aux branches argentées des bouleaux.

Déjà le soleil éclairait fortement la montagne des Fayets au pied de laquelle l’ombre régnait encore sur le jardin émaillé de fleurs. A droite, l’on eût dit qu’une immense tenture, tout-à-fait verticale au coup d’œil, avait été dressée, et il me semblait, à chaque instant, que le bâtiment dit Aile de la montagne, allait disparaître sous une avalanche de feuillage.

En face et bornant l’horizon, la plus haute aiguille de Varens s’élevait, comme un gigantesque obélisque aux flancs abruptes et menaçans; un rideau d’aulnes et de sapins me cachait la plaine de Sallanches et l’Arve qui la parcourt, mais j’apercevais au-delà et à une demi-lieue des Bains, à la base des Monts Varens, le fertile et riant côteau de Passy et les blancs filets du torrent qui descend à la cascade de Chède.

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