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Il en est qui attribuent la chaleur des eaux à l’action du soleil.
Suivant d’autres, un second soleil est caché dans le sein de la terre, et produit les mêmes effets que notre soleil visible.
Pour plusieurs, enfin, cette chaleur est due soit à une fermentation intérieure, soit à la combinaison d’acides et d’alcalis, soit à la décomposition des pyrites qui imprègnent quelquefois les terrains environnant les sources, soit à des volcans ou à des masses de charbon de terre enflammées, soit à l’électricité, etc.
«Dans l’impuissance où je suis, disait avec raison Didelot, de concilier tant d’opinions diverses, il ne me reste qu’à mettre la chaleur des eaux au nombre des grands phénomènes qui sont faits moins pour satisfaire la curiosité que pour exciter l’admiration, qui ont des causes physiques, mais tellement élevées au-dessus de notre portée, que nous n’y connaissons rien, et nous ne devons pas en être surpris. L’homme n’est pas fait pour tout comprendre; il y a mille questions sur lesquelles on disputera jusqu’à la fin des siècles, sans qu’on puisse assurer qu’on a trouvé la vérité. On croit lever le voile qui couvre les opérations les plus mystérieuses; mais la nature ne laisse pas facilement pénétrer son secret, c’est souvent en vain qu’on multiplie les expériences, et qu’on perfectionne les procédés. Quelques succès plus spécieux que réels éblouissent; on les fait reparaître sous une autre forme; on les annonce comme de nouveaux progrès, comme de nouvelles notions acquises; cependant on est toujours au même point, et la masse des connaissances n’en est pas augmentée. C’est le goût pour la nouveauté qui enfante la manie des systèmes, et l’on s’efforce de les rendre dominants par la fantaisie que l’on a de prétendre à l’explication de tous les phénomènes de la nature.»