Читать книгу Une saison aux eaux de St Gervais онлайн
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Mais, au souper déjà, au salon ensuite, l’on a conversé avec quelques baigneurs; le lendemain, l’on a fait connaissance avec beaucoup de personnes, avec beaucoup de choses et, installé à son tour, on sourit à l’air d’étrangeté de ceux qui arrivent.
Moi-même, Hérald, quoique je dusse trouver aux Bains des physionomies connues et des cœurs amis, en passant, pour la première fois, le pont du Fayet pour pénétrer, à droite, dans la gorge, à la vue de ces ravines désolées, dont le torrent minait la base en grondant, de cet énorme rocher de Baffé qui étalait devant moi ses marbrures funèbres, je ne sais quelle répugnance et quelle anxiété vinrent m’assaillir, et ne firent que s’accroître, tandis que j’avançais vers l’Etablissement thermal.
La nuit entière, pendant de nombreuses intermittences de sommeil, il me semblait qu’une forte pluie tombait au dehors. — «Hélas! pensai-je, la pluie à la campagne quand on est bien à couvert, la pluie qui bat les murs et les vitres, la nuit, est un remède contre l’insomnie, et contribue, par son bruissement monotone, au repos du voyageur; mais, au matin, tous les sentiers de la montagne seront glissans, les arbrisseaux, penchés, les fleurs flétries ou brisées, et l’air sera froid et humide. Et je ne pourrai sortir, ni visiter ces sommets que l’on prétend si beaux, ni contempler ces perspectives lointaines, ni admirer ces magnificences vantées. Et puis, l’on dit que le mauvais temps apporte à l’ame un ennui plus grand encore dans les montagnes que dans les plaines.....»