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— Vous avez là de superbes jambons, mon oncle, dit-il avec une convoitise qu’il cherchait en vain à dissimuler.

— Ma foi oui, superbes, répondit Ysengrin d’un air avantageux.

— A les mettre si bien en vue, ne craignez-vous point de tenter les passants, surtout par ce temps de disette? Il serait peut-être sage de les manger sans délai et d’en faire profiter vos parents et amis.


— Certes non! fit délibérément le loup; j’entends les manger à loisir et n’en faire profiter personne.

— A votre place, insista Renard confus de s’être laissé deviner, je les cacherais tout au moins soigneusement, et je crierais bien fort qu’on me les a volés.

— Nenny, je n’ai point peur des passants. Ils peuvent contempler mes jambons à leur aise, ils n’y goûteront point.

Sans rien dire de plus, Renard consomma la maigre pitance qui lui était offerte; puis la tête basse et la queue entre les jambes, il regagna son château de Maupertuis.

Mais Renard ne demeure pas volontiers sous le coup d’une défaite ou d’un affront, et il a plus d’un tour dans son sac.

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