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Or, pour bien s’assurer si cette odeur n’était point naturelle, les prélats défendirent rigoureusement qu’on ne mît pendant trois jours aucun parfum, aucune senteur, ni dans l’église, ni dans la sacristie; ce qui fut fait; et néanmoins l’église, la sacristie, la maison toute entière demeurèrent embaumées de ce parfum. Il y eut plus: les mains de ceux qui avaient eu le bonheur de toucher à ce corps virginal en restèrent si imprégnées, qu’inutilement ils les lavaient; cette suave odeur n’en était que plus sensible, et donnait à tous des sentiments de piété si tendre, qu’ils avouaient n’avoir jamais rien ressenti de pareil. Tout cela fit dire et croire que cette odeur si singulière n’était autre qu’une intervention divine, un hommage céleste rendu à la pureté du corps du Bienheureux.

Cependant on se disposait, pour terminer la visite, à remettre les saintes Reliques en leur lieu, lorsque le peuple qui stationnait au dehors perdit tout à fait patience. Sans crainte des évêques, ni des gardes du prince de Carignan, ce peuple impatient tira hors de ses gonds l’une des portes de l’église et en rompit une autre. En un instant le lieu saint fut envahi, et la foule poussait ce cri: «Nous mourrons, ou nous verrons notre Pasteur.» Puissance de la vue et de la présence d’un Saint! A peine eut-elle entrevu ce saint Corps, que cette foule si agitée, presque courroucée, se calma soudain et passa de l’agitation la plus vive au silence, au recueillement le plus profond. L’archevêque de Bourges, pour contenter ce bon peuple, fit alors élever le corps de son saint Evêque sur la plus haute marche du grand autel, pour que de là facilement il pût être vu de tous. Leur demandant ensuite s’ils le reconnaissaient bien, d’une voix unanime ils répondirent que c’était bien lui, leur bon et saint Pasteur.

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