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La Mère de Chantal n’avait pas besoin de tous ces témoignages du dehors pour croire à la sainteté de son bienheureux Père; mais elle en profita pour insister fortement, surtout auprès de Mgr l’Evêque, afin qu’il fit commencer, immédiatement et par son ordre, les premières enquêtes nécessaires à l’introduction de la cause du Bienheureux. Ces enquêtes se firent pendant deux ans en Savoie, en Bourgogne, en Dauphiné, et en 1626 le P. dom Juste Guérin en porta à Rome un rapport si frappant, qu’aussitôt le Pape nomma commissaires apostoliques, pour informer en son nom: Mgr André Frémyot, archevêque de Bourges et frère de la Mère de Chantai; Mgr Pierre Camus, évêque de Belley et ami du Bienheureux, et le révérend Georges Ramus, docteur et chanoine de Louvain.
Nous ne pouvons pas suivre cette grande et belle cause dans toute sa longueur; nous n’en prendrons que ce qui convient à notre sujet. A Annecy, le nombre des témoins, qui venaient d’eux-mêmes déposer en faveur de la sainteté du Bienheureux, était si grand, qu’il passait certains jours sept ou huit cents. En Faucigny, dans la chapelle de Sainte-Anne de Taninges, il ne s’en présenta pas moins de cent trente-sept, dont environ quatre-vingts ne déposèrent que pour attester un ou plusieurs miracles: tant en France qu’en Savoie, les témoins entendus furent plus de cinq mille. Mais ce que nous avons à décrire, c’est l’ouverture de la chasse telle qu’elle se fit, le 4 août 1632, par les ordres et sous les yeux des commissaires apostoliques. Pour la première fois, depuis dix ans, les traits du saint Evêque allaient reparaître aux yeux de ses enfants, la nouvelle qui s’en donna fit accourir de Paris, de Dijon, de Grenoble, une foule immense; mais, au jour fixé, la visite devant être secrète, les portes de l’église de la Visitation furent fermées, et le notaire apostolique, le sieur Ducrest, le P. dom Juste Guérin, procureur de la cause, ainsi que les témoins de la visite , furent seuls admis avec quelques privilégiés à accompagner les commissaires. Quant aux Religieuses du monastère, comme elles devaient être interrogées par les prélats, elles attendaient dans la plus vive émotion, derrière leur grille ouverte. La Mère de Chantal était à leur tête.