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Pendant cette scène touchante, le jour était presque tombé ; l’archevêque de Bourges, haussant la voix, commanda, sous peine d’excommunication, à cette grande foule de quitter l’église; elle obéit promptement et sans murmure.
Mais la Mère de Chantal et ses religieuses durent-elles aussi se retirer? Non; ces saintes filles méritaient bien qu’à loisir et en toute paix il leur fût permis d’arrêter quelques instants un pieux regard sur un Père si aimé qu’elles revoyaient après dix ans. Les prélats firent donc approcher le saint Corps de la grille, aussi près qu’il fût possible, et là, «vers neuf à dix heures du soir, raconte la Mère de Chaugy dans ses Mémoires pour la vie de la Mère de Chantal , notre sainte Mère alla avec toute la communauté vénérer ce saint Corps, et fut longuement en oraison à genoux devant icelui, avec un visage si enflammé, une façon et action si rabaissées, que l’on n’eût su discerner ce qui la tirait hors d’elle-même, ou l’amour, ou l’humilité et l’anéantissement; elle était si transportée, qu’elle n’apercevait point les sœurs qui étaient autour d’elle, ni ne sentait qu’on la pressait de part et d’autre; car il faut confesser que l’amour même le plus filial et le plus tendre n’est pas prudent, et que nous nous pressions et empressions pour faire toucher quelque chose à ce béni Corps. Notre bienheureuse Mère, en cette circonstance, montra un acte signalé d’obéissance: Nosseigneurs les commissaires avaient défendu que l’on touchât ce béni Corps, voulant dire que l’on n’en coupât rien; néanmoins, parce qu’ils ne s’étaient pas expliqués, cette digne Mère n’osa permettre aux sœurs de lui baiser la main, ni la baiser elle-même.....»