Читать книгу Lettres de Sidy-Mahmoud à son ami Hassan онлайн

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Eh bien, cher Hassan, ce puissant ministre, ce généreux protecteur, j’ai logé sous le même toit que lui, j’ai contemplé long-temps ses traits vénérés. Que de sentimens sa présence a fait naître dans mon âme! Ce n’est pas qu’il y ait dans son aspect rien qui l’élève au-dessus des autres hommes; mais je songeais à tout ce qu’il a fait, et mes yeux se mouillaient de larmes, et je me sentais prêt à me jeter à ses pieds, à baiser la trace de ses pas. Hélas! cher Hassan, qui sait sans lui ce que le sort aurait ordonné des musulmans; qui sait si, au lieu de traverser un pays chrétien au milieu des fêtes, moi et les miens, et jusqu’à notre maître lui-même, nous ne serions pas réduits à cacher dans le désert nos têtes proscrites?

Le ciel, qui m’avait accordé le bonheur de jouir de sa vue, n’a pas voulu que ce bonheur durât long-temps. Il ne passa que peu d’heures à Lyon; mon cœur, que tant de joie avait dilaté, se serra en voyant sa voiture rapide l’emporter loin de moi. Tant qu’il fût resté dans cette ville, il m’aurait été impossible de m’en éloigner; un charme irrésistible m’aurait retenu près de lui.

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