Читать книгу L'Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon: 1700-1900. Le deuxième Centenaire de L'Académie онлайн
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Ses débuts furent bien modestes pourtant, car, lorsqu’elle fut fondée au commencement de l’année 1700, elle ne comptait que sept membres, sept amis, qu’avaient réunis, à la fois, une affection mutuelle et une communauté de goût pour les sciences et les lettres.
Mais, chez tous, ce goût était ardent et sincère et, dès le premier jour, cette réunion de lettrés et de savants se considéra comme formant une véritable Académie. Ainsi la qualifie, d’ailleurs, Brossette, dans la lettre qu’il écrivait à Boileau, le 10 avril 1700, pour lui annoncer la création de la nouvelle Compagnie.
Après l’avoir prévenu de l’envoi du Recueil des pièces du procès que les avocats et les médecins avaient été obligés de soutenir au Conseil, pour faire reconnaître la noblesse dont ils avaient toujours joui paisiblement jusqu’à cette époque, il ajoutait:
«La noblesse littéraire, dont je viens de vous parler, me donne la pensée de vous apprendre que, depuis le commencement de cette année, nous avons formé ici des assemblées familières, pour nous entretenir des Sciences et des Belles-Lettres un jour de chaque semaine. La Compagnie n’est pas nombreuse, nous ne sommes que sept: mais nous avons cru qu’un plus grand nombre nous embarrasserait. Toutes sortes de sujets peuvent être, tour à tour, la matière de nos conférences: la physique, l’histoire civile et l’histoire naturelle, les mathématiques, les langues, les lettres humaines, etc. Les deux premières assemblées furent employées à examiner si la démonstration que Descartes nous donne de l’existence de Dieu est une suffisante démonstration. A la fin de chaque assemblée, nous déterminons le jour et le sujet de l’assemblée suivante, et chacun y apporte ses mémoires et ses réflexions; je puis dire que souvent on épuise la matière avant que de la quitter. Tout cela se fait en assez bon ordre, suivant les règles que nous nous sommes prescrites.