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--Nous n'avons pas coutume de tromper les gens, reprit le père; tout sera livré au temps dit, et si tes ouvriers en bois font diligence, ton moulin tournera au vent à la Saint-Michel.

--J'en serai bien aise, car je suis fatigué du fléau.

--Et c'est si long.

--On passe l'hiver dans la grange, quoi! eh pan! eh pan! eh pan! sur les gerbes étendues dans l'aire, le dos courbé, les pieds emmitouflés, le front en sueur... Je serais curieux de savoir combien il faut de coups de fléau pour égrainer une grange comme la mienne.

--Vous vous faites aider, alors? demanda le fils.

--Quelquefois, sans doute, mais Dieu merci! je fais tout seul ce qu'il est possible de faire, et plus de cent fois mon fléau a retenti sur les beaux épis de blé, depuis trois heures du matin jusqu'à neuf heures du soir... Le temps de prendre une bouchée, voilà tout.

Et il ajouta avec un rire amer:

--L'argent qu'on donne ne revient pas.

--Voici qui est assez gros pour tenir ton moulin quand il faudra l'arrêter, dit le forgeron, en montrant une lourde chaîne.

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