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--Quel est le nom de cette belle jeunesse, demanda Zidore à René?
--Vous ne la connaissez pas? c'est la fille de Pierre Longpré, Lucette.
Zidore ne dit rien d'abord. Il parut surpris. Un instant après il reprit comme sortant d'un rêve.
--Ah! c'est elle, la petite Lucette! Je ne l'aurais jamais reconnue... Pierre Longpré élève des demoiselles, à ce qu'il paraît; il ferait peut-être mieux de payer ses dettes.
--Ce serait mal de refuser l'instruction à une personne si bien douée, si sage et si heureuse de travailler, répliqua le curé qui avait entendu la vilaine remarque de son paroissien.
Zidore n'était pas homme à se déconcerter pour si peu, et il avait la réplique des esprits pervers.
--Les ignorants vont au ciel comme les savants, je suppose, monsieur le curé.
--Oui, repartit le prêtre, et les riches comme les pauvres, quand ils font la volonté du bon Dieu.
Le curé n'avait pas envie d'entamer une discussion avec ce citoyen revêche et retors. Il dit quelques mots cependant pour vanter les bienfaits de l'instruction, et louer les parents qui font des sacrifices pour rehausser le niveau intellectuel de leur famille. Puis, revenant à Lucette Longpré, il dit qu'elle se destinait à l'enseignement, et que l'an prochain, elle serait l'institutrice du village. Il voudrait bien que toutes les jeunes personnes fussent, comme elle, pieuses, douces et laborieuses.