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Si vous êtes parti jeune, vous ne pouvez pas avoir connu bien intimement Christine Morin, la fille du père Pierre-Michel, reprit la femme de Zidore, devenue curieuse.

--Oh! j'avais une quinzaine d'années... et, elle, une dizaine, je suppose. Des amis d'enfance... Nous étions des amis d'enfance.

-Quel est donc votre nom? mon mari dit que vous vous appelez Bancalou, tout court, mais je sais bien que vous avez un autre nom. Il n'y a pas de Bancalou dans la paroisse.

--Je pensais que vous le saviez; je n'ai jamais caché mon vrai nom, c 'est une idée de Zidore, de dire cela. C'est vrai que tout le monde m'appelle Bancalou, et je laisse faire. Ça m'est égal.

--Quand on a un bon nom, on doit le porter avec orgueil, même s'il sonne mal à l'oreille; mais le nom d'un honnête homme ne sonne jamais mal.

--C'est vrai, madame, c'est vrai... Vous avez connu Grégoire Racinot?

--Grégoire Racinot? Je crois bien, c'était notre troisième voisin et mon oncle, par-dessus le marché... le frère de ma mère.

A son tour Bancalou parut étonné. Il regardait avec une fixité inquiétante la femme de son ami, comme pour chercher dans sa figure des traits effacés.

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