Читать книгу Les vengeances - Poème canadien онлайн
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Le succulent sirop qui bondit comme l'onde
Et fait, en crépitant, crever ses bouillons d'or.
Les cris et le plaisir alors doublent encor.
François Ruzard savait, chacun pouvait le dire,
Cuire, sans la brûler, la plus brillante tire.
Quand il était enfant, le dimanche venu,
A l'église, il vendait le boubou bien connu
Aux gourmands du village empressés à le suivre,
Faisait dans son gousset sonner ses sous de cuivre,
Et rendait envieux: ses jeunes compagnons.
De leur habileté, de leurs justes renoms
Les gens adroits souvent deviennent les victimes.
Dans le groupe éveillé tous furent unanimes
A désigner François pour veiller la cuisson.
Il accepta la charge et se mit sans façon
A ranimer la flamme avec les lourdes pinces.
Le sirop s'étendit bientôt en couche minces,
Comme des morceaux d'ambre, au fond des plats d'étain.
Et tous, pour étirer, avec un fol entrain
Otèrent leurs gilets, de leurs chemises blanches
Laissant avec orgueil flotter les larges manches.
Pour ce plaisant travail on se met deux par deux: