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S'animer ou pâlir selon que les destins
Etaient doux ou cruels envers les deux marins.
CHANT DOUZIÈME
LES COMMÉRAGES
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Les femmes du canton exerçaient leur faconde:
Elles avaient sans doute une mine féconde
Dans les divers récits de ces deux étrangers.
Emportant leurs tricots ou leurs rouets légers,
Elles se rassemblaient, le soir, chez l'une d'elles,
Pour apprendre ou conter les dernières nouvelles.
Et pendant que grondaient les rapides fuseaux,
Que les broches d'acier maillaient les fins tricots,
Les langues s'agitaient comme les verts feuillages
Lorsque le vont s'abat sur le front des bocages;
Et de la médisance, alors, les traits cuisants
Allaient atteindre au coeur les bons amis absents.
--«Savez-vous, dit un soir Marguerite Josine,
«Que le jeune marin a, pardi! bonne mine,
«Et qu'il pourrait fort bien rendre Ruzard jaloux?»
--«Je crois bien, dit une autre, il a des yeux si doux;
«Et puis, vous le savez, ce n'est pas calomnie,
«La petite est coquette autant qu'elle est jolie.»