Читать книгу Mercados del lujo, mercados del arte. El gusto de las elites mediterráneas en los siglos CIV y XV онлайн

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Sophie Brouquet Université de Toulouse-Jean Jaurès

Deux images de la Vierge de Miséricorde, produites en Languedoc et en Provence à près de soixante années de distance serviront ici d’introduction à une réflexion sur les élites et la consommation de luxe dans le Midi de la France à la fin du Moyen Âge. Un bien vaste sujet que je ne prétends pas traiter dans son intégralité, loin de là, mais éclairer à la lueur de quelques publications récentes.

L’une de ces images est fort célèbre, il s’agit du Retable Cadard, peint par Enguerrand Quarton en Avignon en 1452. L’autre l’est beaucoup moins, pour tout dire, elle vient d’être redécouverte grâce aux travaux de Claudia Rabel sur le Missel des Carmes de Toulouse qu’elle illustre. Elles seront le point de départ d’une réflexion sur les notions d’élites et de consommation de luxe dans les régions méridionales à la fin du Moyen Âge.

LES ÉLITES SOUS LE MANTEAU DE LA VIERGE

L’image de la Vierge au Manteau ou Vierge de Miséricorde apparait dans le troisième quart du XIIIe siècle, d’abord en Italie, puis se répand dans tout l’Occident à la fin du Moyen Âge.ssss1 Plus présente en Provence que dans le Languedoc médiéval, elle n’y est pourtant pas inconnue. Marie s’y présente comme l’avocate de l’humanité; elle protège tous les fidèles, d’abord les religieux sur les images les plus anciennes, les membres d’une confrérie comme à Toulouse, puis la chrétienté toute entière à partir du XIVe siècle. Cette iconographie est peinte en tête des statues de confrérie ou de corps de métier qui se placent sous sa protection.

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