Читать книгу Au pays des féeries. Quarante contes empruntés au domaine du merveilleux онлайн

3 страница из 76

Les deux fillettes, rassurées, reprirent leurs places près de la cheminée; l’agneau et la tourterelle cessèrent également d’avoir peur. Les petites filles secouèrent la neige qui se trouvait sur la fourrure de l’ours et la lui nettoyèrent à fond avec le balai, tandis que l’animal, étalé près du feu, poussait de petits grognements de satisfaction et se prêtait aux lutineries des enfants.

L’heure de se coucher étant venue, la mère dit à l’ours: — Tu peux rester là, à l’abri du froid et du mauvais temps. — L’ours fit un signe de remerciement; puis, à l’aurore, il quitta la hutte et se mit à galoper gaillardement sous la neige. Depuis lors, il revint chaque soir à la même heure se coucher devant le feu, et il fallait voir comme il était heureux quand les fillettes lui chiffonnaient le poil, le lui roulaient en papillottes ou s’amusaient à le tapoter avec une baguette de coudrier. Il aimait surtout à se faire taquiner par Blanche-Neige, et sa joie suprême c’était qu’elle lui mît une bride comme à un cheval et qu’elle chevauchât sur sa croupe velue. Un jour qu’il galopait ainsi à hue et à dia, la fillette sur son dos, le bon animal se déchira la peau à un gros clou de la porte. Blanche-Neige remarqua que la plaie, au lieu d’être rouge, présentait au contraire un reflet d’or pur; mais elle ne s’arrêta pas autrement à ce détail.

Правообладателям