Читать книгу Au pays des féeries. Quarante contes empruntés au domaine du merveilleux онлайн

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Rose-Rose se mit à rire de la colère du nabot et répondit: — Que t’est-il donc arrivé, pauvre petit bonhomme? — Ce qui m’est arrivé ? J’ai voulu fendre l’arbre, afin d’avoir un peu de bois pour ma cuisine. J’avais déjà enfoncé le coin dedans, et le bois s’entr’ouvrait, quand le coin a sauté, et la fente, en se refermant, a pris ma barbe, qui y est toujours. Impossible maintenant de m’en aller.

Les fillettes essayèrent vainement de lui venir en aide; la maudite barbe tenait bon. Rose-Rose dit alors: — Je m’en vais appeler du monde. — Qu’est-ce qui parle d’appeler du monde? s’écria le nain d’un ton irrité. Vous deux, c’est déjà trop pour moi. — Voyons, ne t’impatiente pas comme cela, reprit Rose-Rose. Cela ne convient pas à un bout d’homme tel que toi. Je m’en vais tout de suite te tirer d’embarras.

Ce disant, l’avisée fillette prit dans sa poche de petits ciseaux et coupa le bout de la barbe. Dès que le nain eut recouvré sa liberté, il saisit un sac plein d’or qui se trouvait sous le tronc, le chargea sur son dos, et partit en grommelant, sans dire merci, et sans même regarder les enfants.

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