Читать книгу Au pays des féeries. Quarante contes empruntés au domaine du merveilleux онлайн
8 страница из 76
L’ours, sans daigner lui répondre, asséna au nabot un tel coup de patte qu’il tomba par terre inanimé. Les jeunes filles alors se sauvèrent effrayées; mais l’ours les rappela: — Blanche-Neige! Rose-Rose! n’ayez pas peur! ne reconnaissez-vous plus ma voix? Attendez, je vais aller avec vous. — Les deux sœurs reconnurent leur vieil ami à la voix et elles s’arrêtèrent aussitôt. Blanche-Neige lui tendit joyeusement la main. O surprise! L’ours dépouilla soudain sa peau velue et se transforma en un beau jeune homme, vêtu splendidement: — Ce méchant nain, dit-il aux jeunes filles stupéfaites, m’avait volé mes trésors et condamné à errer, sous la figure d’un ours, à travers les bois. Sa mort a rompu le charme qui m’emprisonnait, et puisque Blanche-Neige m’a aimé sous ma forme sauvage, je veux l’épouser et faire d’elle une princesse, car je suis fils de roi.
Les choses eurent lieu comme il l’avait dit. Au bout d’un an le fils du roi épousa Blanche-Neige; Rose-Rose épousa le prince son frère, et ils partagèrent entre eux les trésors qui se trouvaient dans la caverne du nain. La vieille mère vécut encore de longs jours, habitant tantôt avec l’une, tantôt avec l’autre de ses filles, et emportant toujours avec elle ses deux rosiers, qu’elle plaçait à sa fenêtre, et qui chaque année portaient de belles roses, les unes blanches et les autres roses.