Читать книгу Au pays des féeries. Quarante contes empruntés au domaine du merveilleux онлайн

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Quand le printemps vint faire reverdir les buissons et les arbres, l’ours prit comme d’habitude un matin son bâton à la main et sortit de la cabane. Il trouva à la porte Blanche-Neige qui lui dit: — Où vas-tu si tôt, mon bon ours? — L’ours lui tendit la main en signe d’adieu et de grosses larmes tremblèrent dans ses yeux. — Ma chère enfant, répondit-il, je pars, et de longtemps, de bien longtemps, je ne reviendrai. — Tu as donc des affaires bien sérieuses! reprit Blanche-Neige toute émue. — Oui, il faut que j’aille à la forêt garder mes trésors, autrement le méchant nain me les volerait.

Blanche-Neige ne comprit pas ce qu’il voulait dire. Elle était, comme sa sœur et sa mère, tout au chagrin de voir s’éloigner un bon et fidèle ami, et à peine l’ours eut-il disparu dans le fourré, qu’elle se sentit le cœur singulièrement gros.

A quelque temps de là, les enfants retournèrent à la forêt pour cueillir des fraises. Là elles aperçurent un grand arbre qui gisait abattu sur le sol. Un petit homme au visage refrogné et flétri, avec une barbe blanche extrêmement longue, se démenait dans l’herbe près du tronc, comme un petit chien au bout d’une corde: l’extrémité de sa barbe était prise dans une fente de l’arbre, et il ne pouvait plus l’en dégager. Les fillettes s’étant approchées de lui curieusement, le nain leur cria d’une voix courroucée: — Qu’est-ce que vous avez à me dévisager comme cela, petites dindes! Vous feriez bien mieux de m’aider.

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