Читать книгу Traité complet des haras, et moyens d'améliorer et de multiplier les chevaux en France. Suivi de plusieurs mémoires couronnés par la société centrale et royale d'agriculture онлайн
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On a remarqué que les jumens dont la poitrine était délicate et qui tendaient à la phthisic pulmonaire étaient plus exposées que celles dont les poumons sont intacte, à ce fréquent retour de l’orgasme utérin. Tous les viscères ont entre eux des relations plus ou moins multipliées, des sympathies plus ou moins intimes, et la fièvre qui s’allume dans un point de l’économie étend de préférence ses irradiations phlegmasiques sur celui qui a le plus d’aptitude à les recevoir, d’après l’échelle de son irritabilité naturelle ou acquise.
La vache, dont le lait surabondant fournit à la nourriture de l’homme, contrariée également dans ses penchans naturels par celui qui a su soumettre tous les animaux à son empire, éprouve, comme la jument, celte anomalie de l’orgasme génital. Abandonnées l’une et l’autre à la nature dont elles sont les dociles enfans, elles se rangent de suite sous ses lois et ne conçoivent de désirs qu’à l’époque où elles doivent en ressentir la puissante influence.
La saison consacrée aux amours de chaque espèce agit aussi d’une manière énergique sur les mâles de chaque tribu, quoiqu’ils aient la faculté de se livrer en tout temps à la copulation que provoquent leurs femelles. Leur aptitude à la génération, la violence de leurs désirs, la fougue de leur tempérament, n’ont d’autres limites que celles de l’épuisement de leurs forces dans la période qui leur a été assignée pour perpétuer leurs espèces; tandis que dans les autres saisons de l’année ils sont plus calmes, moins ardens, plus longs à se préparer à un acte qui n’a plus pour eux le même attrait, parce qu’il s’effectue d’une manière intempestive: leur instinct repousse pour ainsi dire cet accouplement anormal.