Читать книгу Traité complet des haras, et moyens d'améliorer et de multiplier les chevaux en France. Suivi de plusieurs mémoires couronnés par la société centrale et royale d'agriculture онлайн
154 страница из 189
Quand bien même ce système serait fondé, la jument n’est pas un moulé inerte dans lequel le germe est déposé. Le sang des jumens communes qui est transmis au fœtus n’est pas aussi riche en principes actifs que celui des jumens de race. Leur tempérament n’a pas ce feu, cette énergie, qui caractérisent celles qui doivent la vie à un père et à une mère d’élite; elles sont les héritières directes de la beauté de leurs formes et de leurs qualités, et elles lèguent cet héritage à leurs rejetons.
Ce système de la génération qui attribue aux mâles les facultés procréatrices et qui condamne les femelles à ne servir que de dépôt aux germes qui doivent subir dans leur sein l’incubation sans laquelle les rudimens du fœtus ne jouiraient d’aucun développement, est contraire à la marche ordinaire de la nature. Cette mère féconde va toujours au but par les voies les plus courtes et les plus simples.
Elle ne livre pas les organes générateurs de la femelle à un travail intérieur qui précède la conception, pour qu’ils ne servent que de réceptacle à l’embrion. A quoi serviraient alors les ovaires et les trompes qui de ces corps arrondis s’étendent jusqu’à l’utérus? Dans cette hypothèse, ces organes accessoires seraient complètement inutiles, et le principal réservoir serait le seul qu’elle aurait formé. Le souverain Créateur n’a rien fait en vain. Tout ce qu’il a produit a une destination ultérieure qu’il est permis à l’homme de reconnaître. Le sentiment de l’amour maternel qui est si puissant aurait-il cette énergie, si la femelle était condamnée à développer seulement le germe déposé dans ses flancs?